Les 5 pièges qui peuvent saboter votre projet de transformation
- sophietoulousepro
- 26 nov.
- 3 min de lecture
Par Sophie Toulouse, Fondatrice d'OSER Consulting – Architecte

de l’alignement humain et stratégique
Il y a quelques semaines, un dirigeant de PME me disait : "La stratégie est lancée, l'organigramme est prêt. Pourquoi les équipes ne sont-elles pas encore au rendez-vous ?"
C'est là que réside la nuance essentielle : le changement est une ligne de départ pour la direction, mais c'est une course d'obstacles pour le manager de terrain. Et souvent, par réflexe ou par surcharge, nos managers tombent dans des pièges.
Loin de l'idée de pointer du doigt, je partage aujourd'hui cinq observations clés tirées de mon travail d’accompagnement. Ces réflexes sont humains, mais ils peuvent inconsciemment freiner la cohésion et l'efficacité de la transition.
1. Le piège de l’idée reçue : "Une fois suffit"
Nous sommes tous pareils : une fois que l'information est sortie de nos lèvres, nous considérons que le sujet est clos. Le manager l'a annoncée lors de la réunion générale, il a transmis la note... Il pense que le message est passé.
L’Angle Mort : Le collaborateur n'entend pas l'information, il entend sa propre incertitude. Il a besoin que le manager traduise l'impact du changement spécifiquement pour son poste, et non une seule fois, mais jusqu'à ce que la nouvelle routine soit installée.
Mon Conseil : Ne visez pas l'exhaustivité, visez la répétition utile. Et surtout, posez la question : "De quoi as-tu besoin d'entendre encore pour te sentir plus à l'aise avec ce changement ?"
2. L'urgence fictive : quand la pression fait mal faire
Le manager est sous une pression légitime pour retrouver rapidement le niveau de performance. On attend de lui qu'il "stabilise" le bateau. Ce réflexe le pousse à accélérer l'intégration des nouvelles méthodes.
L’Angle Mort : L'urgence de la performance tue l'apprentissage. L'équipe suit mécaniquement, mais ne s'approprie pas le changement. On se retrouve alors avec des solutions de contournement et de la fatigue inutile.
Mon Conseil : Créez un palier d'acceptation. Découpez la transition en micro-objectifs. Cela rend le changement plus digeste, diminue le stress et vous permet de célébrer les progrès, même minimes.
3. L'évitement involontaire : le rôle des émotions
Il est tentant de se concentrer sur les outils et les tableaux de bord (le rationnel) quand l'émotion monte dans les équipes. Le manager est souvent mal à l'aise avec la gestion des craintes, de la frustration ou de la déception liées à l'ancienne organisation.
L’Angle Mort : Les résistances ne sont pas des problèmes de processus ; ce sont des besoins non adressés. Éviter le sujet des émotions, c'est laisser les tensions miner le moral de l'équipe en silence.
Mon Conseil : Intégrez l'écoute. Je recommande souvent de dédier 10 minutes d'un briefing à un "état des lieux mental" : "Qu'est-ce qui est difficile pour vous cette semaine et qui pourrait vous aider ?" C'est un acte de leadership fort.
4. La faute à personne : Le flou sur les périmètres
C'est l'erreur que l'on pardonne le moins en management. Après une réorganisation, tout le monde sait ce qu'il doit faire, mais plus personne ne sait toujours qui décide quoi ou qui est responsable de la nouvelle interface.
L’Angle Mort : Le manager suppose la clarté. L'équipe, elle, subit les conflits de territoire ou les vides de prise de décision. Résultat : on perd en agilité.
Mon Conseil : Ne pas attendre que les problèmes éclatent. Proposez une session de clarification simple. Faites-le en équipe pour que la responsabilité de la clarté soit partagée, et non uniquement portée par le manager.
5. Le réflexe du contrôle : le manager qui "fait à la place de"
Un manager soucieux du résultat a ce réflexe : quand l'équipe peine, il remet la main à la pâte ou augmente le niveau de micro-gestion.
L’Angle Mort : Ce n'est pas de l'aide, c'est de l'infantilisation. Il prive l'équipe de l'opportunité de monter en compétence et de s'approprier le changement. En prime, il épuise son propre capital énergétique.
Mon Conseil : Le manager en transition est un coach, pas un pompier. Il doit questionner l'autonomie et non pas la remplacer. L'équipe doit OSER réussir par elle-même.
Pour aller plus loin avec OSER Consulting
Ces pièges sont des signaux que la posture de vos managers a besoin d'être ajustée pour coller aux nouveaux défis stratégiques.
Chez OSER Consulting, nous intervenons pour transformer ces angles morts en leviers de leadership. Nous aidons vos managers à devenir les facilitateurs dont votre organisation a besoin pour traduire la stratégie en engagement durable.
Si cette lecture résonne avec la réalité de vos équipes, échangeons. Prenez contact pour une première session de clarification de vos enjeux managériaux.



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